on constate que l’augmentation artificielle d’un
neurotransmetteur exerce une rétroaction
négative sur l’enzyme chargée de le
fabriquer. Résultat : quand cesse l’apport
extérieur de la drogue, l’excès se
traduit en manque. A long terme, ce manque d'enzyme
et donc de neuromédiateurs peut provoquer
une déstruction définitive de ces
enzymes et engendrer des maladies cérébrales
graves.
-La cocaïne
: Parmi les modifications psychiques
potentiellement conditionnées par la consommation
de cocaïne, citons l’irritabilité, la
violence et l’agressivité, les peurs sans
motif, la confusion, l’agitation et les conduites
paranoïdes (psychoses induites par la cocaïne).
Les dépressions et les tendances suicidaires,
qui se manifestent en même temps que les «creux»
ressentis au moment où les effets de la cocaïne
s’estompent, sont également des signes typiques
qui deviennent plus nets au fur et à mesure
que la dépendance s’installe. Il arrive en
outre que la personne ait des hallucinations et
soit persuadée, par exemple, que des insectes
grouillent sous sa peau. Il arrive aussi qu’elle
perde tout intérêt pour la nourriture
ou pour la sexualité. L’abus de cocaïne
est susceptible de modifier les centres cérébraux
du plaisir, au point que la personne concernée
ne parvient à se sentir «normale»
qu’après avoir pris de la cocaïne. Le
danger d’une modification de la personnalité
n’est pas à exclure.
La cocaïne peut représenter un danger
mortel: ses effets somatiques habituels,
un surdosage ou une intolérance individuelle
peuvent en effet entraîner la mort. Aussi
bien les débutant-e-s que les consommateurs/trices
chroniques peuvent présenter des intoxications
aiguës. Le risque (mortel) impliqué
par la cocaïne dépend directement du
dosage, du mélange et surtout de la vitesse
d’absorption du produit par l’organisme. La grande
majorité des décès sont dus
à des injections intraveineuses. Si l’injection
et l’inhalation sont des modes de consommation particulièrement
dangereux, c’est parce qu’ils assurent une absorption
très rapide de la cocaïne. Il arrive
cependant que des consommateurs/trices décèdent
après en avoir sniffé ou avalé.
Le fait d’avaler des sachets non étanches
de cocaïne pour leur faire passer les frontières
clandestinement peut, par exemple, entraîner
une mort inéluctable. Variables d’un individu
à l’autre, les quantités létales
sont mal connues et différents chiffres sont
avancés à ce propos. On affirme ainsi
qu’une dose de 25 milligrammes représente
un danger majeur pour des personnes non habituées.
Lorsqu’une accoutumance psychique s’est installée,
il est très dangereux d’augmenter les dosages
en vue d’obtenir les mêmes effets. Ce que
l’on redoute avant tout, c’est la constriction des
vaisseaux provoquée par la cocaïne générant
des troubles circulatoires au niveau du cœur (pouvant
causer un infarctus), du cerveau, de l’intestin
et d’autres organes. Chez des personnes présentant
d’autres facteurs de risque, l’augmentation de la
pression artérielle peut provoquer une attaque
cérébrale mortelle. Quant aux hémorragies
cérébrales, elles peuvent provoquer
notamment des paralysies. Il arrive aussi
que la personne soit saisie de crampes ou de tremblements.
Certaines prédispositions contribuent à
accroître le risque; c’est le cas notamment
chez les personnes souffrant de problèmes
cardiaques, d’hypertension ou d’épilepsie.
La cocaïne peut également entraîner
la mort par arrêt respiratoire.
Les atteintes physiques
résultant d’un abus de cocaïne peuvent
aussi s’avérer mortelles à moyen ou
à long terme. Il se peut notamment que l’organisme
oppose progressivement moins de résistance
aux infections: il s’affaiblit, on constate une
perte de poids, une sous-alimentation; lorsqu’il
y a partage du matériel, l’injection implique
un risque de transmission de maladies infectieuses,
notamment du VIH et des divers types d’hépatites.
Si la consommation de cocaïne provoque des
séquelles cérébrales, il peut
en découler des pertes au niveau de la productivité
(diminution du quotient intellectuel, problèmes
de concentration ou troubles de l’attention et de
l’apprentissage). Les hémorragies cérébrales
quant à elles peuvent provoquer des atteintes
irréversibles, telles que des paralysies.
On peut également s’attendre à des
troubles de la vue, des bronchites chroniques et
des lésions hépatiques, de même
qu’à des troubles cardio-vasculaires. Après
un certain temps, le fait de sniffer de la cocaïne
peut provoquer des lésions des muqueuses
et la paroi nasale peut présenter des perforations.
Lorsque l’on fume de la cocaïne durant une
longue période, cela porte atteinte au tissu
pulmonaire ; lorsqu’on l’absorbe par voie orale,
le tissu intestinal en souffre lui aussi.
Dans le cas d'une grossesse,
du fait de la constriction des vaisseaux sanguins
consécutive à la consommation de cocaïne,
le fœtus peut souffrir d’un manque d’oxygène
et de substances nutritives. Ce qui est particulièrement
préoccupant, c’est que la cocaïne passe
dans l’organisme de l’enfant à naître
au travers du système circulatoire de la
mère, ce qui peut occasionner de graves malformations,
une arriération mentale, une naissance prématurée,
des saignements ou une fausse-couche.
-Le cannabis
: Les risques physiques et psychiques
sont les suivants : altération des facultés
cognitives (attention, concentration et capacité
d’apprentissage), troubles de la mémoire
(chez les personnes souffrant de troubles psychiques,
les symptômes de la maladie peuvent être
accentués. Les
affirmations selon lesquelles le cannabis pourrait
être directement responsable de cas de schizophrénie
et de psychose ne sont pas suffisamment prouvées),
démotivation associée, diminution
de l’activité et perte d’intérêt
(le rapport de
causalité entre consommation régulière
de cannabis et démotivation n’est cependant
pas scientifiquement établi), troubles pulmonaires,
bronchite chronique, cancers des voies respiratoires
dus à l’inhalation de mélanges de
cannabis et de tabac durant plusieurs années
(des lésions du système immunitaire
et du patrimoine génétique ont été
décrites avant tout dans l’expérimentation
animale, mais les preuves scientifiques ne sont
pas établies pour l’homme. Il en va de même
pour les troubles hormonaux), des retards de croissance
chez le foetus et des troubles du comportement chez
le nouveau-né ne sont pas à exclure,
risques d’accident : l’état euphorique engendré
par le cannabis et ses effets particuliers sont
incompatibles avec la conduite d’un véhicule,
le maniement de machines complexes ou avec d’autres
tâches requérant une attention soutenue.
-L'héroïne
: Contrairement à une opinion largement répandue,
un usage durable d'héroïne pure ne présente
pas de toxicité organique et n'entraîne
que peu de conséquences physiques. Les dommages
physiques à long terme sont en effet essentiellement
dus aux conditions sociales (mauvaise alimentation,
hygiène insuffisante lors des injections,
stress lié à l'illégalité)
et non à la substance elle-même. Mais
si l'héroïne provoque peu de dégâts
durables dans l'organisme de la personne qui en
consomme, il est prouvé qu'il en va autrement
de l'enfant à naître, qui subit des
effets négatifs du fait de la consommation
d'héroïne de sa mère. Il n'est
pas clairement établi s'il existe des conséquences
chroniques de l'usage d'héroïne au niveau
psychique. Un nombre important d'études signalent
en revanche une augmentation, parmi les héroïnomanes,
de ce que l'on appelle les doubles diagnostics.
Chez un grand nombre (20%-50%) de toxicomanes en
traitement, on constate en effet un ou plusieurs
troubles psychiques (phobies, troubles anxieux,
dépressions, troubles de la personnalité).
Quant aux conséquences sociales telles que
la criminalité ou la prostitution pratiquées
en vue de l'achat de drogue, le petit trafic, de
même que la détresse sociale, elles
ne résultent pas tant de la consommation
d'héroïne, mais bien plutôt du
caractère illégal de la drogue.
-L'ecstasy
: La majorité de utilisateurs (consommation
supérieure ou égale à une fois
par mois) rapportent qu’ils doivent augmenter la
dose de MDMA pour ressentir les mêmes effets.
L’augmentation est malheureusement associée
avec une augmentation des effets secondaires et
de la dépression post-consommation.
Les consommateurs réguliers doivent petit
à petit augmenter leur dose pour ressentir
les effets de la drogue, mais l'augmentation du
dosage a certainement aussi une importante composante
psychique. De plus, des dosages plus élevés
accentuent les effets secondaires négatifs
de l'ecstasy comme les nausées, les crampes,
les sentiments dépressifs et la peur.
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