La partie hormonale du cerveaux, située
au coeur du cerveau (tronc cérébral),
contient des neurones sécreteurs d'hormones
(on les appelle neurones à projection). Ces
hormones sont des neurotransmetteurs qui sont transmis
dans tout le reste du cerveau. Ceux qui vont nous
intéressés ici sont au nombre de 4
: la dopamine, la sérotonine, le GABA et
la noradrenaline. Chacun de ces groupes de neurones
projettent leurs axones dans de vastes régions
du système nerveux central et modulent ainsi
de nombreux comportements… Les drogues, une fois
dans le sang, vont modifier la régulation
de ces hormones par des métabolismes variés.
|
|
|
|
dopamine |
serotonine |
GABA |
noradrenaline |
Ce neurotransmetteur est
sécrété (dans l'aire
tegmentale ventrale et le noyau accumbens)
après une action gratifiante naturelle
(manger, activité sexuelle). Il engendre
une sensation d'euphorie à forte dose. |
La sérotonine inhibe
le sentiment d'anxiété. Un grande
concentration de serotonine se traduit par
une grande confiance de soi. Par contre une
faible quantité peut provoquer la schizophrénie. |
C'est un neurotransmetteur
inhibiteur qui contribue au contrôle moteur,
à la vision et à plusieurs autres
fonctions corticales. Une forte dose de GABA
peut guérir une crise d'épilepsie. |
Proche de l'adrenaline,
elle provoque de l'énergie. |
Pour comprendre le mode d'action des drogues, il
est nécessaire de se représenter la
synapse, point de jonction entre deux cellules nerveuses
où les neurotransmetteurs passent de l'une
à l'autre en quelques millisecondes.
La cocaïne
exerce son action sur le fonctionnement des
cellules du cerveau productrices de dopamine
(neurone dopaminergique). Normalement, la dopamine
est libérée par la cellule nerveuse
en amont et traverse la synapse pour aller se
fixer sur des récepteurs spécifiques
sur la cellule en aval. La durée et l'intensité
de la stimulation sont conditionnées
par des mécanismes de recapture et de
destruction de la dopamine par des enzymes.
Le mécanisme d'action est désactivation
de la recapture de la dopamine à partir
de l'espace synaptique. Cela se traduit par
une stimulation prolongée des cellules
nerveuses puisque plus de dopamine continue
de stimuler les récepteurs en aval...
Une grande sensation d'euphorie est alors ressentie.
Une fois la consommation stoppée, le
système de recapture et de déstruction
va fonctionner à plain régime
et abaisser les taux de dopamine en dessous
du niveau habituel : c'est la "chute".
Le consommateur, après un pic de sensations
très intenses, retombe à un niveau
d'humeur plus bas qu'avant la prise (ceci l'incitant
à une nouvelle prise de drogue). C'est
le "cercle vicieux". L’ensemble des
neurones ainsi modifiés produit l’euphorie
(dopamine), le sentiment de confiance (sérotonine)
et d’énergie (noradrénaline) typiques
de la prise de cocaïne. |
|
Dans le cas du cannabis,
l'augmentation de la dopamine se fait indirectement,
par l'intermédiaire des molecule de GABA.
Les molécules de GABA servent normalement
à inhiber le message nerveux et donc
à atténuer la production de dopamine.
La molecule de THC (cannabis) imite l’anandamide
et vient se fixer au récépteur
cannabinoïdes (CB1). (L'anandamide est
une molecule naturellement sécrétée
qui participe à la régulation
de l’humeur, de la mémoire, de l’appétit,
de la douleur, de la cognition et des émotions).
En se fixant au recpeteur CB1, le THC va supprimer
cette inhibation, activer les neurones à
dopamine (dopaminergiques) et permettre un plus
grande production de dopamine. Un effet d'euphorie
se fait ressentir par la suite. |
|
Tout comme le
cannabis, le GABA intervient dans la consommation
d'héroïne.
A part les CB1, il existe un autre type de
recépteur sur les interneurones au
GABA : ce sont les recépteurs aux opiacés.
En effet, le corps sécréte naturellement
des substances similaires aux opiacés
comme neurotransmetteurs : il s'agit des endorphines
entre autres. Ceux-ci ont notamment la fonction
naturelle de diminuer la douleur. Or la morphine
et l'héroïne étant très
proches des endorphines, vont pouvoir se fixer
sur les même récepteurs que ceux-ci.
Ca expliquerait pourquoi les opiacés
tels que la morphine sont utilisés
comme anesthésiants.
En fait, en se fixant sur le récepteur
à opiacés, la molécule
d'héroïne va diminuer l’excitabilité
des neurones. La quantité de GABA dans
la fente synaptique sera donc moins importante,
et l'inhibition que porte l'interneurone GABA
sur le neurone dopaminergique sera moindre.
En inhibant un inhibiteur, les opiacés
augmentent donc en bout de ligne la production
de dopamine et la sensation de plaisir ressenti. |
|
De la même
maniére que la cocaïne, l'ecstasy
va bloquer les pompes de recapture de certains
neuromédiateurs, notamment la dopamine,
la noradrénaline mais surout la sérotonine
; augmentant ainsi leur présence dans
la fente synaptique et leur effet sur les
récepteurs des neurones post-synaptiques.
Dans un premier temps on assiste à
une libération accrue de sérotonine
par les neurones sérotoninergiques.
L’usager peut alors ressentir un regain d’énergie,
une euphorie, une confiance de soit. De plus
la sérotonine peut aussi exciter des
neurones dopaminergiques et adrénalinergique
(ce qui expliquerait les effets sur le système
cardio-vasculaire chez l'homme tels que hypertension).
Quelques heures après, on constate
une diminution de la sérotonine qui
est appuyée par la baisse d'activité
de la tryptophane hydroxylase, enzyme responsable
de la synthèse de sérotonine.
C'est le "crach" : c'est l'incroyable
arrêt de sensations. |
|
|